Le manque d’équipements, un accès limité aux intrants sont quelques-uns identifiés par les acteurs de ce secteur.
Le Programme de Consolidation et de Pérennisation du Conseil Agropastoral (Pcp-Acefa) a organisé le 24 novembre à Douala une journée professionnelle sur la filière poivre au Cameroun. Cet événement visait à rassembler les acteurs de la filière afin de relever les défis à son développement.
Le poivre représente une culture importante avec une production estimée à 565 tonnes par an sur 1600 ha. Cependant, les rendements restent faibles à cause des problèmes phytosanitaires, du manque d’équipements et d’un accès limité aux intrants. Depuis 2019, le Pcp-Acefa suit 15 conseillers agricoles accompagnant 542 producteurs. Une étude a permis d’identifier les contraintes mais aussi les leviers pour cette filière.
Au cours de la journée, producteurs, administrations, industriels et chercheurs ont pu exposer leurs problématiques. Les producteurs souhaitent augmenter leurs rendements et la qualité, et faciliter l’accès aux intrants. L’administration recherche des outils de pilotage de la filière. Les autres acteurs veulent mieux connaître les enjeux pour ajuster leur offre. Le Pcp Acefa a distingué deux types d’exploitations: les non labélisées et les labélisées sous signe de qualité. Ces dernières affichent de meilleurs rendements (600-1300kg/ha contre 300-800kg/ha) et marges (1615 contre 2250 Fcfa/kg).
Cette journée a mis en lumière l’intérêt d’améliorer les pratiques agricoles, de développer la transformation et la commercialisation. Une collaboration renforcée entre acteurs de la filière permettrait d’exploiter son potentiel de croissance.
Face à la presse, Bouba Moumini, coordonnateur national Pcp- Acefa a souligné l’importance d’accompagner les producteurs du poivre et surtout le caractère important de cette journée professionnelle du Poivre qui permettra de déboucher sur plusieurs résolutions: » Grâce à ces échanges nous avons constaté qu’il faut protéger ces labels, accompagner le développement de ces labels et des autres types de poivre dans le pays (…) Les échanges ont permis de mettre en place une plateforme qui va réfléchir avec tous les acteurs concernés. Il faut qu’on essaie de voir comment on peut accompagner le développement de la filière poivre Penja pour augmenter sa contribution au reste du pays et conclure de nouveaux marchés (…) » a-t-il déclaré.
A côté de celà, le coordonnateur a fait une annonce qui devrait réjouir les producteurs de poivre mais il faudra avant tout remplir des exigences assez significatives et importantes . « Au cours de cette rencontre on a parlé de la fiscalité agricole, on a essayé de démontrer qu’aujourd’hui on ne peut pas parler de fiscalité en tant que tel parce que les prélèvements ne sont pas faits au niveau des paysans donc je les ai rassuré.(…) Mais ils ont aussi posé la question sur le crédit agricole là aussi on leur a demandé de se crédibiliser au niveau des banques et on pourra les accompagner pour avoir des financements (…) Nous pensons aussi utiliser la nouvelle initiative des Prêts d’honneur que l’Agence Française de Développement et l’Union Européenne vont mettre à disposition surtout dans le bassin du Moungo pour pouvoir accompagner les banques ou pour mieux connaître le secteur agricole en finançant des projets que nous allons essayer de monter avec ces producteurs, et que nous allons essayer de financer à travers des prêts d’honneur (…) Nous pensons que ce n’est que partie remise, nous allons revenir dans les prochains mois pour faire le bilan et accompagner le développement de cette filière (…) On pense que d’ici fin 2023 nous allons mettre en place les prêts d’honneur dans la région du littoral et plus précisément dans le bassin du Moungo… » a-t-il ajouté pour clore son propos.
Ronel Tedeffo
