L’entreprise a réaffirmé son engagement pour un transport ferroviaire durable et respectueux de l’environnement, malgré les défis persistants, à la faveur de la Journée mondiale de la protection de l’environnement.
Longtemps pointé du doigt pour sa contribution à la pollution, le secteur des transports prend progressivement un virage plus vert. Au Cameroun, CAMRAIL, concessionnaire du chemin de fer, illustre cette transformation à travers une série d’initiatives concrètes qui visent à concilier mobilité et protection de l’environnement.
Des défis environnementaux persistants
Seulement, c’est dans les zones urbaines que les voies ferrées de CAMRAIL subissent les affres de l’incivisme. Notamment sur le tronçon Yaoundé-Obala, les rails sont transformés en véritables dépotoirs à ciel ouvert. Une situation que déplore l’entreprise qui en appelle à une prise de conscience collective.
Jean Bedim Nyambi, responsable environnemental et social chez CAMRAIL, met en lumière un autre fléau : l’indiscipline des riverains. « Vous avez des gens qui traversent le rail avec des écouteurs, d’autres s’y installent pour discuter. Le klaxon du train est alors vital pour les avertir et prévenir les accidents », explique-t-il.
Une stratégie de proximité pour une écologie inclusive
Malgré les obstacles, CAMRAIL ne baisse pas les bras. Chaque année, plus de 400 millions de FCFA sont investis dans un programme de gestion environnementale impliquant 169 chefs de village tout au long du tracé ferroviaire. Ces communautés reçoivent des équipements pour le désherbage des rails – machettes, bottes, lampes torches, sifflets – dans une logique participative.
À travers sa Politique de Proximité (PDP), CAMRAIL tisse un lien étroit avec les populations riveraines. Cette démarche permet non seulement d’assurer l’entretien écologique des voies, mais aussi d’améliorer les conditions de vie locales : accès à l’eau potable pour 15 000 personnes, appui aux écoles, hôpitaux, et création d’activités génératrices de revenus pour près de 1 100 habitants.
Des choix technologiques respectueux de l’environnement
Soucieuse de limiter son empreinte carbone, CAMRAIL a investi dans de nouvelles locomotives de type 3300, fournies par General Electric. Ces engins sont certifiés UIC 624 niveau 2, garantissant des émissions polluantes considérablement réduites.
Autre avancée, le remplacement progressif des traverses en bois par des bi-blocs en béton armé, une alternative qui limite la déforestation. En parallèle, l’entreprise a mis en place un dispositif de lutte antipollution comprenant 15 kits absorbants, 4 motopompes et autant de bâches-réservoirs de 60 m³ pour contenir d’éventuels déversements d’hydrocarbures.
Une gestion rigoureuse des déchets et des risques
CAMRAIL a également renforcé sa politique de gestion des déchets, notamment via des partenariats avec des entreprises spécialisées dans le traitement des déchets dangereux et non dangereux. Elle a ainsi construit un casier de traitement des terres polluées dans ses ateliers de Bassa.
Consciente de son rôle dans la préservation de la biodiversité, l’entreprise interdit le transport de produits fauniques et forestiers illégaux dans ses trains. Une interdiction renforcée par des campagnes de sensibilisation menées en partenariat avec des ONG, ainsi que par un mémorandum d’entente avec le ministère des Forêts et de la Faune pour lutter contre le braconnage et le trafic illicite de ressources naturelles.
Vers un avenir ferroviaire durable
La démarche de CAMRAIL illustre la volonté d’un acteur clé du transport camerounais de prendre sa part dans la transition écologique. Entre projets communautaires, innovations techniques et rigueur environnementale, l’entreprise pose les bases d’un rail véritablement écoresponsable. Toutefois, elle rappelle que la protection de l’environnement est l’affaire de tous, et que sans un changement de comportement des populations, ses efforts resteront insuffisants.
En cette Journée mondiale de l’environnement, CAMRAIL lance ainsi un appel à la responsabilité collective : un rail plus propre commence par des gestes simples – comme éviter de transformer les rails en poubelle – et une coopération accrue entre tous les acteurs de la société.
