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Alcool toxique : un poison dans les verres des Camerounais

À Yaoundé, derrière l’éclat des soirées huppées de Bastos, l’ambiance électrique des night-clubs d’Odza ou encore l’effervescence des snacks populaires de Biyem-Assi, se cache une bombe sanitaire. Ce que vous buvez pourrait bien être un poison.
Une enquête explosive du Centre Pasteur de Yaoundé et de l’Université de Yaoundé I, révélée par le site Lurgentiste.com, vient de dévoiler une vérité glaçante : plus d’un tiers des bières, vins et spiritueux vendus dans la capitale camerounaise sont contaminés au méthanol à des doses dangereuses.

Des chiffres qui donnent le vertige

Entre 2018 et 2023, 106 échantillons de boissons alcoolisées du marché Mokolo aux caves les plus prestigieuses ont été analysés. Résultat : 32,1 % dépassent la limite tolérée par l’Union européenne (50 mg/L).
Certains whiskys atteignent même 415,8 mg/L, soit plus de huit fois la norme ! Côté vins, près de la moitié dépassent les 100 mg/L, avec des pics à 206,5 mg/L. Des chiffres qui, selon les experts, annoncent une bombe à retardement pour la santé publique.

Les “innocentes” boissons traditionnelles aussi concernées

Vin de palme, odontol… souvent perçus comme plus “naturels”, ces breuvages locaux sont loin d’être irréprochables. S’ils affichent des niveaux plus bas (14,5 à 40,3 mg/L), la quasi-totalité dépasse les normes nigérianes (5 mg/L). Conséquence : impossible d’envisager une quelconque exportation vers des marchés plus strictement régulés.

Un chaos étiqueté, une fraude organisée

Pire encore, l’enquête met en lumière un désordre inquiétant dans l’étiquetage : 13,5 % des boissons affichaient un degré d’alcool erroné ;16 % ne mentionnaient aucune teneur en alcool ;39 % des vins n’avaient pas de numéro de lot.Certaines marques différentes partageaient même un même numéro de lot : une fraude manifeste ou, à minima, une preuve d’absence totale de contrôle qualité.

Le méthanol : un tueur silencieux

Ce n’est pas une simple fraude commerciale. C’est un crime sanitaire à ciel ouvert. L’ingestion répétée de méthanol, même à faible dose, peut provoquer :troubles digestifs, atteintes neurologiques,lésions irréversibles de la vision et dans les cas extrêmes, cécité ou mort. « Les effets du méthanol touchent principalement le système nerveux central et les voies visuelles », alerte le rapport.

Un Cameroun sans filet de sécurité

Et c’est là que le scandale prend toute son ampleur : le Cameroun ne dispose d’aucune norme nationale sur le méthanol dans les boissons alcoolisées.
Résultat : un vide juridique et réglementaire qui laisse proliférer fraude, négligence et pratiques criminelles, exposant chaque jour des millions de Camerounais à un poison invisible.

Une bombe sanitaire et politique

Le constat est implacable : ce n’est pas seulement la fête des noctambules de Yaoundé qui est menacée, mais la santé publique tout entière.
Un poison lent, banalisé dans les verres, se répand dans la population, avec des conséquences sociales, économiques et sanitaires désastreuses.

Pour Lurgentiste, cette enquête est un avertissement : sans une réforme urgente et des contrôles drastiques, le Cameroun court droit vers une épidémie silencieuse ,un désastre sanitaire que ni les hôpitaux, ni les familles, ni l’économie nationale ne pourront supporter.

LN

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