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Médias : clap de fin sur la première Semaine des Icônes de la presse au Cameroun

La première édition de la Semaine des Icônes de la presse s’est achevée le samedi 27 septembre 2025 à Douala. Entre formations pointues et hommage appuyé à deux figures marquantes du journalisme, l’événement s’est clos sur un appel vibrant à la solidarité entre professionnels des médias.

Une semaine pour célébrer et réfléchir

Placée sous le thème « Pour une presse crédible et professionnelle », l’initiative avait démarré le 17 septembre par une série de visites dans les rédactions du Littoral. Objectif : sensibiliser les journalistes, principaux bénéficiaires de ce rendez-vous inédit.

La clôture a donné lieu à une soirée d’hommage aux défunts Édouard Kingue, vétéran de la presse surnommé Edking, disparu début septembre, et Pierre Laverdure Ombang, jeune reporter décédé brutalement. « J’ai connu Édouard Kingue il y a 45 ans. C’était un journaliste exceptionnel. Mais je regrette que la solidarité entre confrères soit absente quand l’un de nous s’en va », a déploré Michel Michaud Moussala, directeur de publication du Journal Aurore Plus.

Un constat partagé par Joseph Roland Djotie, journaliste économique : « On a malheureusement perdu un grand que j’appelais affectueusement le coach. Il vaut mieux célébrer nos héros quand ils sont encore en vie. »

Quatre formations, quatre défis pour la profession

La journée du 27 septembre s’était ouverte sur une session de formation structurée en quatre modules.

Sources et qualité de l’information : animé par l’enseignant Charles Ngah Nforgang, ce premier atelier a rappelé que « tous les efforts du journaliste sont vains si les sources sont mauvaises, manipulatrices ou inaccessibles ».

Journalisme sensible au genre : conduit à distance depuis Paris par Nicole Chavaranski, ce module a mis l’accent sur l’importance d’une approche inclusive dans la couverture médiatique.

Vérification de l’information : mené par Armelle Sitchoma de Stopintox.cm, il a permis aux participants de se familiariser avec des outils tels que Google Fact Check Explorer, Reverse Image Search, TinEye, InVID WeVerify, ou encore des détecteurs de deepfakes comme WhiSpeak ou Sensity AI.

Journalisme en zone de crise : animé par Sah Terence Animbom, journaliste d’investigation et président du CAMASEJ Nord-Ouest, ce dernier atelier a mis en garde contre « la confusion entre communication et information, particulièrement en période électorale ou de conflit ».

Un message de solidarité

Pour Aristide Ekambi, président du comité d’organisation, cette première édition s’inscrit dans une démarche autant symbolique que pratique : « Tout est parti du constat d’une absence de solidarité entre nous. Édouard Kingue préparait un ouvrage intitulé Les journalistes se cachent pour mourir. Malheureusement, il est parti avant. Cette semaine vise à célébrer les vivants, à rappeler la nécessité de la solidarité et à bâtir une synergie entre confrères de toutes les régions. »

Un message qui aura trouvé écho dans une profession souvent secouée par l’isolement et la précarité, mais qui aspire à plus de crédibilité et d’unité.

LN

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