Ancien président de la Caf, le Camerounais s’est éteint jeudi, 8 août à Paris, en France des suites de maladie.
L’annonce du décès de Issa Hayatou, dans la soirée du jeudi, 8 août 2024 affole la toile. Entre spéculations et hésitation, chacun y va de manière prudente. Normal, s’il faut évoquer la rumeur de décès ventilée quelques mois plus tôt, et pour laquelle, des médias, même les plus «grands», ont glissé. Cette fois, ce n’est pas une rumeur. Issa Hayatou, est bel et bien décédé.
La nouvelle de sa disparition est tombée tel un couperet dans le milieu du football mondial. Le baobab du football mondial, s’est éteint à Paris, en France, des suites de maladie. Une maladie qui a finalement eu raison de lui, après l’avoir rongé depuis plusieurs mois. C’est sans aucun doute cette maladie, qui l’a contraint à rester en retrait depuis quelques temps. Issa Hayatou, était de moins en moins présent sous les projecteurs, malgré ses responsabilités.
Jusqu’à sa mort, Issa Hayatou, occupait entre autres, la fonction de président du Conseil d’administration de l’Académie nationale de football (Anafoot). Sa nomination à ce poste par le président de la République, le 24 mai 2017, intervient après son départ quelques mois plus tôt, de la Confédération africaine de football (Caf) qu’il a dirigée de 1988 à 2017.
Caf, Can, Chan, Coupe du monde, Fifa
29 ans. C’est le temps qu’a passé Issa Hayatou, à la présidence de la Caf. Un record. Issa Hayatou, avait remplacé l’éthiopien Ydnekatchew Tessema, qui avait mobilisé l’Afrique, pour le boycott de la Coupe du monde 1978, afin de protester contre le manque de considération de la représentativité africaine.
Le temps d’une vie, dédiée, à la gestion, à la promotion et à la valorisation du football africain. Issa Hayatou, plus que personne, avait sans aucun doute, le secret. Sous son ère, le football continental a connu des mutations, qui lui ont poli son image de marque. L’histoire retient que c’est sous son magistère, que l’Afrique a abrité en 2010, sa toute première édition de la Coupe du monde de football.
Le football africain doit également au natif de Garoua, dans le Nord du Cameroun, la stabilité de sa compétition phare, la Coupe des nations de football (Can). La grand-messe du football continental, subit depuis son départ, la colère des clubs européens, soutenus en coulisses par l’instance faîtière du football mondial. On en veut pour preuve, la tenue de la Can 2025 entre décembre 2024 et janvier prochain ou encore celle de 2019 entre juin et juillet.
La création du Championnat d’Afrique des nations de football (Chan) en 2009, est aussi à mettre à l’actif de Issa Hayatou. La compétition consacrée exclusivement aux footballeurs africains qui évoluent dans les championnats locaux, avait pour but de les mettre en lumière. Le Chan qui se tient tous les deux ans, a intégré le calendrier des compétitions internationales de la Fifa en 2014.
L’histoire doit retenir aussi, le passage du défunt à la tête de la Fédération internationale de football association (Fifa). Intérimaire, après la suspension de Sepp Blatter (1998 à 2015), Issa Hayatou, a dirigé les affaires courantes de l’instance pendant 90 jours durant la période allant de octobre 2015 à février 2016.
Un parcours inspirant, que salue les personnalités du football mondial. «Evoquer la mémoire de ce monument africain du football , nous impose par respect pour lui, un devoir de sincérité. Au-delà de tout, nous avons toujours nourri pour l’ancien président de la CAF, de la Fecafoot, et de la FIFA ( par intérim) : Issa Hayatou, un immense respect», écrit Samuel Eto’o, le président de la Fecafoot, qu’à dirigé le défunt de 1986 à 1988.
L’héritage camerounais
Au Cameroun, Issa Hayatou a laissé des traces indélébile. C’est à lui que le pays doit entre autres, l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations de football féminine de 2016 du 19 novembre au 3 décembre. Le Cameroun lui doit aussi, l’attribution en 2014 de l’édition de 2019, de la Coupe d’Afrique de nations de football masculine, finalement jouée du 9 janvier au 6 février 2022.
À cela s’ajoutent des infrastructures sportives telles que le Centre d’excellence de la Caf à Mbankomo, qui accueille des compétitions et d’autres rendez-vous du football. Le décès de Issa Hayatou, laisse le monde du football dans l’émoi et la consternation. Un baobab est tombé.