La capitale économique du Cameroun s’est réveillée ce lundi dans une atmosphère lourde et silencieuse, au lendemain d’un dimanche particulièrement agité. Les quartiers populaires, notamment New Bell, épicentre des manifestations de la veille, portent encore les stigmates des affrontements entre habitants et forces de maintien de l’ordre.
Selon plusieurs témoins, la journée de dimanche a été marquée par des scènes de panique, des interpellations massives et des dégâts matériels importants. Des pertes en vies humaines auraient également été enregistrées, mais aucun bilan officiel n’a pour l’instant été communiqué par les autorités.
Face à cette situation tendue, le Gouverneur de la région du Littoral a publié une note appelant les populations au calme et les invitant à vaquer normalement à leurs occupations. Cependant, sur le terrain, la réalité reste tout autre : les rues de Douala sont presque désertes, les marchés tournent au ralenti, et de nombreux commerçants ont préféré rester à la maison pour « observer l’évolution de la situation ».
Les établissements scolaires ont, pour la plupart, raccourci la journée de cours, demandant aux élèves de rentrer chez eux par mesure de précaution. Dans le secteur privé, certaines entreprises ont également suspendu leurs activités, craignant de nouveaux débordements.
Cette tension survient à la veille d’un moment crucial : la proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel, prévue pour ce lundi. Une annonce redoutée par de nombreux citoyens, qui redoutent une nouvelle flambée de violence si les résultats venaient à être contestés.
Dans les quartiers, les conversations tournent autour d’un même sujet : la peur d’un lendemain incertain. « On attend de voir ce qui va se passer avant de sortir », confie un habitant de New Bell, visiblement inquiet.
Alors que Douala tente de retrouver son calme, l’ombre de nouvelles manifestations plane encore sur la ville, symbole d’un pays suspendu à l’issue d’un scrutin aux allures de test pour la stabilité nationale.
LN
