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Douala :Des agents phytosanitaires à l’école de la lutte contre les ravageurs et les maladies transfrontalières

Les agents phytosanitaires de cinq pays d’Afrique francophone suivent une formation d’une semaine, sur les sciences modernes et les outils numériques afin d’améliorer le suivi et la surveillance des ravageurs et ainsi, prévenir les épidémies et protéger les ressources végétales.

L’atelier de formation intitulé «Surveillance des ravageurs et gestion des informations de détection» se déroule du 20 au 24 janvier 2025 à Douala, au Cameroun. Plus de 60 participants viennent du Cameroun, de la République démocratique du Congo, de Guinée-Bissau, du Mali et du Maroc. Il est organisé par le Secrétariat de la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV) et accueilli par le Ministère de l’agriculture et du développement rural du Cameroun, avec le soutien financier de l’Union européenne, dans le cadre du Programme phytosanitaire africain (PPA). La CIPV met en œuvre le PPA en collaboration avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Département de l’agriculture et du développement rural de l’Union africaine et le Service d’inspection de la santé animale et végétale du Département de l’agriculture des États-Unis (USDA APHIS). La phase pilote du PPA concerne 11 pays et la deuxième phase débutera en 2025 avec huit autres pays. Tous les pays devraient adhérer au programme dans les années à venir.

«En Afrique, les dommages causés aux cultures par les ravageurs varient entre 30 et 60 %, soit 65,5 milliards de dollars par an. En renforçant la résilience de leurs systèmes phytosanitaires, les pays peuvent empêcher les organismes nuisibles d’entrer ou de se propager sur leur territoire», a déclaré Gabriel Mbairobe, Ministre de l’agriculture et du développement rural du Cameroun lors de l’ouverture de l’atelier.

Il a officiellement remis aux techniciens phytosanitaires nationaux du Cameroun des tablettes financées par l’USDA et personnalisées avec les outils de surveillance et de notification des organismes nuisibles du PPA.

Prévenir vaut mieux que guérir

Les participants seront formés à la surveillance, à la collecte d’échantillons, au dépistage, à la collecte de données et à l’établissement de rapports sur des ravageurs tels que la mouche des fruits, la chenille légionnaire d’automne et le virus de la grappe du bananier. Ces parasites menacent les cultures telles que les mangues, le maïs et les bananes et ont un impact sur la sécurité alimentaire. Au Mali, par exemple, la gestion de Bactrocera dorsalis, l’une des espèces de mouches des fruits les plus répandues, constitue la menace la plus importante pour la production de mangues, un produit d’exportation essentiel. Chaque année, la chenille légionnaire d’automne pourrait entraîner la perte de 17,7 millions de tonnes de maïs dans 12 pays africains, provoquant ainsi des pénuries alimentaires pour des dizaines de millions de personnes.

Les participants auront des sessions pratiques de collecte de données sur le terrain pour utiliser les outils du système d’information géographique (SIG) du PPA afin d’améliorer la surveillance des populations de ravageurs et de planifier au mieux les réponses, les mesures de prévention et les pratiques de gestion. Les participants ont suivi les cours en ligne de la CIPV sur la surveillance et l’obligation de déclaration nationale, afin d’approfondir leurs connaissances.

Alors que plus d’un milliard de personnes dépendent de l’agriculture, la protection de la production agricole est cruciale pour assurer la sécurité alimentaire et le commerce. Toutefois, la stratégie phytosanitaire pour l’Afrique souligne que la faiblesse des capacités techniques en matière de surveillance des ravageurs et de coordination phytosanitaire entrave l’efficacité de la protection.

«Le PPA permettra aux inspecteurs phytosanitaires de tirer parti de la science moderne et des technologies numériques pour une surveillance, une détection, un contrôle et une prévention efficaces des organismes nuisibles», a déclaré Arop Deng, Chef de l’équipe d’intégration et de soutien du Secrétariat de la CIPV. «Les outils du PPA amélioreront l’efficacité de la prévention et de la gestion des organismes nuisibles et le respect des normes phytosanitaires internationales», a-t-il ajouté.

«La gestion des organismes nuisibles est complexe et coûteuse, en particulier une fois qu’ils sont établis, et les pays africains manquent souvent de capacités techniques et d’infrastructures phytosanitaires adéquates. Il est donc vital pour ces pays de surveiller activement les risques et d’utiliser des diagnostics précis pour détecter la présence d’organismes nuisibles», a déclaré Lassina Ouattara, parlant au nom du Représentant par intérim de la FAO au Cameroun.

Sandrine Bayendi Loudit, Coordinatrice adjointe du Conseil phytosanitaire interafricain de l’Union africaine (CPI-IAPSC) et Mohamed Ben Jamaa, Directeur général de l’Organisation pour la protection des plantes du Proche-Orient (NEPPO), étaient également présents. En tant qu’Organisations régionales africaines de protection des végétaux, le CPI-IAPSC et la NEPPO sont parties prenantes du groupe de travail de coordination opérationnelle du PPA, renforçant ainsi la collaboration régionale en matière de santé des végétaux. Les deux dirigeants ont souligné l’importance de la collaboration et l’impact de l’amélioration des capacités phytosanitaires en Afrique pour la transformation de l’agriculture, la croissance économique et la création d’emplois, compte tenu de l’augmentation des échanges de produits agricoles.

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