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DÉCLARATION DE LA COMMISSION DES DROITS DE L’HOMME DU CAMEROUN À L’OCCASION DE LA CÉLÉBRATION DE LA JOURNÉE AFRICAINE DES DROITS DE L’HOMME ET DES PEUPLES

21 octobre 2024

Thème: Éduquer une Afrique adaptée au 21e siècle : construire des systèmes éducatifs résilients pour un accès accru à un apprentissage de qualité, inclusif et pertinent tout au long de la vie en Afrique_

La Commission note qu’à travers le thème retenu pour la Journée africaine des Droits de l’homme cette année, Éduquer une Afrique adaptée au 21e siècle : construire des systèmes éducatifs résilients pour un accès accru à un apprentissage de qualité, inclusif et pertinent tout au long de la vie en Afrique, l’Union africaine (UA) exhorte tous les États membres à élaborer et à mettre en œuvre des stratégies de transformation efficaces, durables et systémiques pour l’éducation en Afrique ainsi que pour la résolution des problèmes de financement de l’éducation, tout en renforçant le rôle des enseignants en tant qu’agents clés de la transformation, car les enseignants doivent être soutenus de manière adéquate et habilités à jouer leur rôle pour que cette transformation ait lieu.

La Commission souligne que la décision de l’Union africaine (UA) de mettre l’accent sur l’éducation en 2024 fait suite à l’évaluation de la mise en œuvre, non seulement de l’Objectif de développement durable (ODD 4), mais aussi de la Stratégie continentale de l’UA pour l’éducation en Afrique (CESA), notamment son Objectif stratégique n° 2 – « Construire, réhabiliter et préserver les infrastructures scolaires et développer des politiques qui assurent à tous et de façon permanente un environnement serein et propice à l’apprentissage, afin d’accroître l’accès à une éducation de qualité à tous les niveaux d’éducation ».

La Commission relève que l’évaluation de l’aspiration 6 de l’Agenda 2040 pour les enfants d’Afrique – suivant laquelle « chaque enfant [devrait] bénéficie[r] pleinement d’une éducation de qualité » – révèle que la couverture de l’éducation de la petite enfance reste très faible, que l’enseignement gratuit et obligatoire est confronté aux défis des coûts directs et indirects de l’éducation et que les filles sont touchées de manière disproportionnée dans l’accès à l’éducation ainsi que dans l’achèvement de leurs études.

La Commission rappelle que la loi n° 2023/007 du 25 juillet 2023 portant orientation de l’Enseignement supérieur au Cameroun dispose, à l’alinéa 1 de son article 37 relatif à la qualité des enseignements, que « [l]’enseignant est le principal garant de la qualité de l’éducation. À ce titre, il a droit, dans la limite des moyens disponibles, à des conditions de vie convenables ainsi qu’à une formation initiale et continue appropriée ».

La Commission signale que sur les deux cent vingt (220) recommandations acceptées par l’État à l’occasion de l’adoption du Rapport du passage du Cameroun au 4e cycle de l’Examen périodique universel (EPU) le 26 mars 2024, six (6) ont trait à la protection de l’éducation contre les attaques et quatre (4) concernent le droit à l’identité – qui conditionne l’accès à l’éducation – toutes ventilées par la CDHC aux acteurs pertinents, chacun en ce qui le concerne.

La Commission réitère ses recommandations formulées dans ses Déclarations antérieures, notamment celle adressée au ministère de la Justice d’intensifier la répression des atteintes aux Droits de l’enfant, notamment pour ce qui est des mariages précoces et forcés qui entravent l’éducation des jeunes filles et accentuent les inégalités en matière d’éducation, autant qu’ils compromettent leurs chances d’autonomisation dans le futur.

La Commission recommande aux Collectivités territoriales décentralisées, aux établissements d’enseignement primaire et secondaire, aux médias autant qu’aux acteurs de la société civile et aux parents, chacun en ce qui le concerne, de modifier, à travers l’éducation, les pratiques coutumières néfastes qui soutiennent et tolèrent la violence à l’égard des femmes et des filles, telles que les violences psychologiques et économiques, les mauvais traitements infligés aux veuves, les mutilations génitales féminines (MGF) et d’éliminer les stéréotypes qui légitiment toutes les formes de violences à l’égard des femmes.

La Commission recommande au Gouvernement et à ses partenaires au développement de mettre en œuvre une plus grande synergie d’action en faveur de l’appropriation et du respect du droit à l’éducation (de qualité et inclusive), très souvent mis en péril par la qualité moyenne des infrastructures, le défaut ou le sous équipement des bibliothèques et des laboratoires, autant que par le caractère peu optimal des enseignements dispensés et des évaluations.

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