Le 10 décembre 2024, à Yaoundé, les résultats de l’enquête nationale sur l’état de l’accès à l’information, réalisée par le réseau pour la solidarité, l’autonomisation et la transformation pour tous (NewSETA,) ont été présentés aux hommes de médias et à la société civile, dont des parlementaires.
Des résultats de l’enquête, il se dégage nettement la problématique de l’accès à l’information par les hommes des médias et assimilés. Une vraie entorse à l’exercice des journalistes dont le magistère est d’informer après s’être abreuvés à la source. Des esquisses de solutions sont apportées à ce phénomène qui obstrue le chemin des journalistes dans leur quête de l’information.
Il s’est agi pour le compte-rendu de cette enquête, de mettre en lumière l’évaluation intersectorielle de l’enquête menée sur l’état de l’accès à l’information au Cameroun. Les journalistes présents ont ainsi été appelés à débattre sur ce qui pourrait être un début de solution à un mal qui complique l’exercice de leur profession. Et pour débattre des résultats obtenus lors de cette étude, notamment la nécessité d’une loi sur la liberté d’information, un panel constitué du directeur de la Communication du Conseil National de la Communication ( CNC), Denis Alain Mbezele, Directeur de la Communication au Conseil National de la Communication (CNC), de Bernard Sakah, expert en paix et gouvernance , ont, à de degrés divers, pu apprécier la portée de ce rapport qui sommes toute met en exergue les manquements institutionnels pour juguler le problème de l’accès à l’information.
Méthodologie de l’enquête
Selon le modérateur des échanges, Derrick Ndzi, il en ressort que l’étude a été menée dans différentes villes et régions du Cameroun à travers une enquête de terrain menée entre le mois de décembre 2023 et mars 2024. Il a souligné que cette enquête a consisté en une collecte de données par le biais d’entretiens et de réunions de consultation avec 96 institutions publiques et 286 acteurs et parties prenantes clés. Et les résultats sont clairs, le rapport indique le pays manque de d’infrastructures juridiques pour faire respecter le droit à l’information, le cadre législatif du Cameroun concernant le droit à l’information ne prévoit pas de protections claires pour les demandeurs d’information, l’ambiguïté de la loi permet à la censure de prospérer dans le pays et enfin, les acteurs de l’information sont confrontés à de réelles difficultés pour accéder à l’information.
Face aux questions sur sur les raisons qui pourraient expliquer l’absence d’un arsenal juridique autour de l’accès à l’information, le directeur de la Communication au CNC a indiqué que « les journalistes devraient apprendre à se réinventer, ; même si l’Etat venait à adopter une loi allant dans ce sens, le métier de journaliste serait toujours en danger avec l’avènement de nouveaux acteurs de la communication qui diluent de plus en plus l’importance du journaliste ». En clair, les journalistes se voient supplanter par des lanceurs d’alerte.
Et face à la problématique de l’accès à l’information, et prenant appui sur les éléments recueillis lors de l’enquête, NewSETA propose des solutions concrètes pour parvenir à une pleine mise en œuvre du droit à l’accès à l’information. Le réseau recommande par exemple l’adoption d’une loi sur la liberté d’information au Cameroun pour mandater et garantir ce droit essentiel.
Devant des journalistes, médusés, le représentant du CNC ne s’est pas fait prier pour prédire la mort la journalisme traditionnel dans cinq ans, face à la montée en puissance et inexorable du journalisme urbain, fruit de la vulgarisation des réseaux sociaux, et qui selon lui, ne nécessite aucunement que le journaliste soit passé par une école de journalisme. Mais il a recommandé aux journalistes d’étoffer leurs carnets d’adresses.
Huguette Manyim
